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par Trésor Kalonji

Les acteurs Congolais de l'Internet se réunissent à Kinshasa

1 Décembre 2018 , Rédigé par tresorkalonji.over-blog.com Publié dans #internet, #accès, #ISOC, #black-out, #RDC

Vue de l'assistance à l'Assemblée générale ISOC RDC

L’Internet Society Community en RDC a tenu son assemblée générale ordinaire à Kinshasa, le 17 novembre 2018. Organisation mondiale créée il y’a 26 ans, ISOC est la source indépendante mondiale d’autorité en matière de politique d’internet et de normes technologiques. Elle dispose de 129 chapitres dans 104 villes dans le monde. 

Le chapitre ISOC existe depuis 2008. Il sert de vivier dans le développement d’un Internet qui soit à la fois libre (ouvert) et fiable (sûr). Principal vecteur d’innovation, le numérique propose chaque jour des avancées considérables qui sont adoptés par nos sociétés. 

L’ISOC RDC constitue l’une des multiples facettes de la communauté des utilisateurs de l’internet, composée de personnes aux profils variés, allant des simples utilisateurs, d’acteurs de la société civile, aux professionnels du secteur.
Cette année, les campagnes de l’ISOC au niveau régional se sont concentrées sur quatre points :

  • Innover pour connecter les non-connectés à travers les réseaux communautaires
  • Promouvoir la gouvernance collective
  • Sécuriser l’internet des objets
  • Renforcer le système de routage global

En termes de réalisation, le chapitre a formulé des propositions auprès du Gouvernement, notamment concernant la conciliation des vues sur la gestion du point CD au niveau des institutions locales. Des pourparlers au cours desquels l’ICANN avait demandé au Gouvernement de consulter la communauté Internet locale pour se mettre d’accord sur la délégation de cette gestion. 

ISOC a également pris part au Comité de crise mis sur pied par la Primature lors du blocage du domaine .CD par le prestataire qui en avait la charge en Afrique du Sud.


Une société civile Tech
ISOC, est une des composantes de ce qui est considérée comme la société civile spécialisée dans les nouvelles technologies. Un regroupement qui avait bel et bien existé à une époque et qui portait le nom de Société civile africaine pour la société de l’information (ACSIS en anglais). Regroupant de nombreux acteurs du numérique, elle est née après le sommet mondial sur la société de l’information (Tunis 2006 et Genève 2007). 

Lorsque le réseau fut maintes fois coupé, les utilisateurs ont y recours à des solutions alternatives pour contourner la censure des réseaux sociaux.

Le plus long Black-Out Internet a isolé le pays pendant près d'un mois, ralentissant les activités d'entités qui en dépendent pour mener leurs activités comme les médias en ligne et les agences de voyage dont les chiffres d'affaires ont plongé.

Lorsque les opérateurs ont unilatéralement décidé d'hausser les prix de l'Internet mobile, des acteurs des médias furent les premiers à monter au créneau. Dans une émission, le présentateur Jacky Ndala a demandé à ses téléspectateurs d’observer sept jours de grève sans acheter de crédit auprès des opérateurs téléphoniques. 

L’opération nuit debout, initiée par la communauté geek et des journalistes, appelait à manifester silencieusement devant le siège du gouvernement pour rétablir les tarifs initiaux de 1000 franc congolais pour 1$. Elle fut dispersée par la Police. Un bras de fer s'en suivra entre les opérateurs et l'autorité de régulation, se renvoyant mutuellement la responsabilité. Le premier étant accusé de tracasseries, les autres d'absence de transparence.

L’Union nationale de la presse emboitera le pas pour réclamer une baisse des coûts de l’internet. Sans succès. Aujourd’hui, 1$ se négocie à 1800 francs. 

Pour minimiser le manque à gagner, les revendeurs au détail ont opté pour une formule fragmentée, vendant des unités à partir de 100 francs congolais dans leur équivalent en mégas et garder la clientèle ayant un budget limité.


Internet : toujours un luxe
Malgré ses 5 millions d’internautes, la RDC est encore en dessous de son vrai potentiel en termes d’accès. Après avoir trôné sur le podium des pays avec la plus forte pénétration mobile sur le continent, le pays est à la traîne en matière d’accès au réseau des réseaux. 

Un handicap, qui freine l’ardeur de ceux souhaitant innover dans le secteur comme les start-up de e-commerce ou celles développant des applications. Hormis certains forfaits journaliers promotionnels, le giga Internet coûte entre 5 et 10$ en RDC selon des données de la Banque mondiale et d’Ecobank Research. 
 

Avec un seul point d’échange localisé à Kinshasa, des taxes exorbitantes et une qualité de service à géométrie variable suivant les zones, Internet continue de demeurer un luxe pour de nombreux Congolais. 

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