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par Trésor Kalonji

Les Prémisses de la Troisième Guerre Mondiale

15 Juillet 2011 , Rédigé par tresorkalonji.over-blog.com

Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le monde entier a pris conscience de l’émergence du Terrorisme international qu’entretenait le fanatisme religieux.

Les Etats-Unis frappé de plein fouet ont immédiatement réagi en désignant Oussama Ben Laden, Leader du Mouvement Terroriste Al Qaeda comme responsable de ces attaques.

Les Services de Renseignements américains organisent dès lors une traque de ben Laden qui est dans un premier temps localisé en Afghanistan, un pays du Moyen-orient au régime théocratique dirigé par des fanatiques religieux : les Talibans

Les Talibans refusent de livrer Bel Laden qu’ils considèrent comme leur hôte et ce malgré les menaces américaines d’envahir le pays pour le capturer.

L’Opération Liberté Immubale est ainsi déclenché 2 mois après les attentats, renversant le Régime des Talibans, mais incapable de mettre la main sur Ben  Laden qui, après s’être refugié dans des grottes, s’enfuit au Pakistan voisin.

L’Opération Liberté Immubale était perçue comme un acte de légitime défense face à un Etat qui soutenait et abritait Oussama Ben Laden

Cependant, le Président Bush a élargi cette conception d’auto-défense en invoquant la nécessité de renverser le régime irakien de Saddam Hussein, à qui Washington reprochait des liens étroits avec des membres d’Alqaeda, liens supposés aboutir à la fourniture à ces derniers par Saddam Hussein, d’armes de destruction massives.

Une forte campagne médiatique et diplomatique est enclenchée pour persuader à la fois l’opinion américaine et internationale mais également les Nations-Unies de la nécessiter de changer de régime à Bagdad, afin d’éviter un autre 11 septembre et par ricochet assurer la protection des alliés des Etats-Unis dans la région, notamment Israël.

La nouvelle théorie américaine parle de guerre préventive, compris comme une action militaire à mener en vue d’anticiper l’obtention, l’utilisation ou le développement d’armes de destruction massives par l’Irak.

Cette notion n’est pas nouvelle, mais requiert depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une approbation totale du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui juge de la pertinence et de la nécessité d’une telle action, si cette dernière concourt à préserver la paix et la stabilité internationale et ce, uniquement après épuisement de tous les efforts de conciliation pacifique possibles.

Soumis à un embargo depuis 1991, Saddam Hussein, accepte après de multiples hésitations d’autoriser l’arrivée et l’investigation d’inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique afin de couper court à la polémique.

Washington malgré cela, met la pression sur les Nations-Unies pour enterriner une résolution condamnant les projets belliqueux irakiens et donnant mandat à une coalition internationale d’y mettre un terme.

Le refus de l’ONU de bruler les étapes notamment face à des inspections qui ne révélaient aucun programme militaire belliqueux irakien, poussa l’Amérique a créer une coalition de 49 pays qui envahira l’Irak et renversera en 2003, renversant le Régime de Saddam Hussein.

Cette action unilatérale entreprise sans l’accord des Nations Unies établit une rupture dans les rapports internationaux et un précédent juridique qui allait faire évoluer le concept sécuritaire sur le plan international

C’est la remise en cause de l’esprit ayant suivi la fin de la seconde guerre mondiale, où les Etats renonçaient à entreprendre unilatéralement une guerre sans le quitus de l’ONU qui était remis en cause, ouvrant la voie à des dérapages susceptible de menacer la paix et la stabilité internationale.

Se retrouver ainsi justifiée l’invasion d’un Etat par un autre suivant une approche de neutralisation des capacités militaires nuisibles de l’un ou de l’autre.

La guerre Rwando-Congolaise

L’invasion rwandaise du Congo Kinshasa en 1998, dépeinte comme une nécessité sécuritaire par le Rwanda craignant les actions subversives de combattants rwandais génocidaires réfugiés au Congo, y trouvait ainsi sa pleine justification.

Le contexte de cette crise qui a déstabilisé la région des grands lacs africains se résumait par la présence au Congo de soldats Hutus Interamwhes, soutenus par le gouvernement congolais alors en froid avec le régime de Kigali, qu’il accusait de soutenir des mouvements insurrectionnels à l’Est du Congo.

L’évaluation de la menace encourue par un Etat pouvant se faire hélas avec une dose de subjectivité et une approche partiale, exactement quand les congolais(RDC) pour refuter la thèse rwandaise d’élimination de forces négatives, ne comprenaient pas que ceux-ci s’étendent à plusieurs milliers de kilomètres de leurs frontières dans des zones minières, alors que les rebelles Hutus étaient supposés ne se concentraient qu’au Kivu.

C’est cette ambiguïté qui d’une part, laisser entrevoir une opération de guerre préventive menée par le Rwanda dans le but de sécuriser sa frontière et d’autre part, le principe de non agression d’un Etat par un autre, qui a biaisée la compréhension du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui ne reconnut que 2 ans après le début que tard, l’agression du Congo par le Rwanda.

Ce flou entre Guerre préventive qui est une guerre dont un pays prend l’initiative pour empêcher un autre pays d’acquérir la capacité de lui infliger de graves dommages (cas de l’Irak, RDC, évocation de la crise iranienne) et guerre préemptive qui est menée en anticipation, face à un pays avec qui la guerre est reconnue comme immédiate et inévitable.

Bien que les relations entre les deux pays se soient réchauffées du fait de l’action diplomatique internationale, les prémisses de nouveaux dérapages sont à craindre pour le futur.

La chute de Kadhafi

Le printemps arable et la vague de soulèvements qu’il a entrainé dans les pays du Magreb et au Proche Orient ont de nouveau remis sur le tapis ces nouvelles théories interventionnistes : en Libye

Le Régime du Colonel Kadhafi, a donné une autre illustration de l’application sélective de la doctrine interventionniste à la différence que celle-ci, contrairement à l’aventure irakienne, implique des acteurs multi-latéraux (au sein de l’OTAN) et a bénéficié de l’aval du Conseil de Sécurité.

Ce droit qualifié d’ingérence implique la conciliation de l’impératif politique de souveraineté d’un Etat et la nécessité morale d’assurer la protection de civils dont l’existence est menacée par les institutions dudit Etat.

Là aussi les exemples ne manquent pas pour expliquer la complexité pour les Nations Unies d’intervenir sans risquer  de se voir taxer d’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat qui pourrait malgré tout, orchestrer des opérations visant à menacer pour des raisons diverses, sa propre population.

Le Génocide au Rwanda, perpétrée durant plusieurs semaines sous l’œil passif de la communauté internationale est l’illustration la plus macabre de cette difficile conciliation où les règles de droits sont des facteurs de paralysie.

La Chine avait évoqué ce principe de non ingérence dans le cas du Darfour, où le gouvernement soudanais entretenait délibérément un climat de violence exposant sa propre population à des exactions perpétrés par les forces régulières.

L’intervention en Libye s’appuie ainsi sur cette exigence morale de protection civile contre des exactions orchestrées par le gouvernement d’un Etat souverain.

Malgré cela, l’Union Africaine fustige le fait que les actions de l’OTAN ont largement dépassé leurs cadres opérationnels et viserait au contraire l’élimination physique du Colonel Kadhafi, acte qui dans l’esprit de la résolution onusienne, ne constitue pas une entreprise de protection des populations civiles, mais un coup d’état international.

L'Union Africaine parle d’une politique de deux poids deux mesures, en évocation à l’analogie de la situation en Libye à celle en cours en Syrie, où le gouvernement procède à des exécutions sommaires sans que l’ONU ne manifeste le même empressement pour intervenir militairement.

C’est ainsi que la présence de troupes rwandaises à Kisangani et à Cabinda, soit plus de 1000 kilomètres au delà de leur frontière et de la zone d’activité habituelle des rebelles Hutu (le Kivu) faisait suite au fait que ces rebelles Hutus participaient aux opérations conjointes avec les forces alliés à Kinshasa (Zimbabwe et Angola) et que leurs responsables politiques étaient logés à Kinshasa, avant d’en être expulsé suite à l’acte de désengagement commun des forces négatives et armées étrangères du Congo orchestré en 2002.

Cette brèche introduite par l’Administration Bush Junior, constitue ainsi la matérialisation des insuffisances de nos organismes supranationaux (Union Africaine, Nations Unies) dans leurs capacités à répondre de façon concrète aux nouveaux défis mondiaux liés à la paix et à la sécurité internationale.

Ces lacunes pourraient malheureusement emmener les Etats du monde à se relancer dans la course aux armements, créer un climat permanent de suspicion qui risque de voir les conflits mondiaux se généraliser, et prendre une ampleur telle que la troisième guerre mondiale pourrait opposer non pas une coalition d’Etats à une autre, mais plutôt être un émiettement de conflits armées et de mouvements insurrectionnels généralisés à l’échelle du Globe, avec l’incapacité pour l’organe en charge de la paix et de la stabilité mondiale d’y mettre fin.

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